Interview d'Hervé Morin à VSD

Publié le par nouveaucentre11

Enquiquineur, c'est donc votre rôle au sein de la famille centriste ?
"Morin, l'enquiquineur ?" L'expression est de moi, j'ai même dit devant les militants de l'Alliance (Ares) : "Morin l'empêcheur de candidater en rond" !

Vous êtes bon pour aller faire un one-man-show ! On écrit pour vous ?
Nul besoin, j'ai ma propre plume et mes discours je les connais par cœur.

Pourquoi vouloir vous présenter à la présidentielle si vous n'êtes crédité que de 1 ou 2% dans les sondages ?
Non, plutôt près de 3%. Et puis ce ne sont pas les sondages qui fondent le suffrage universel. Moi, je veux un projet qui redonne confiance et optimisme aux Français. Notre pays est vidé de son énergie par la morosité, les peurs, les haines. Et à droite comme à gauche on entretient ce climat.

Et vous pensez pouvoir en finir avec ce climat morose ?
Les Français sont plein d'énergie et ils n'en peuvent plus de cette chape de plomb qu'on leur inflige depuis des années. Je peux être le candidat de ceux qui veulent faire bouger la France.

Jean-Christophe Lagarde, numéro 2 de votre parti, dit "Pour traverser le désert, vous choisissez un chameau, pas une chèvre." Le chameau, c'est Jean-Louis Borloo, et vous la chèvre ?
Borloo en chameau, c'est très aimable à son égard. Quant à la chèvre, elle est au moins aussi résistante que le chameau. Je me demande si Lagarde n'a pas déjà décidé de soutenir Borloo alors que notre parti a décidé de faire le choix de notre stratégie présidentielle en novembre.

Et comment financeriez-vous votre campagne si vous étiez candidat ?
J'ai d'ores et déjà l'accord d'une banque.

Si Jean-Louis Borloo se présente à la présidentielle, ne craignez-vous pas qu'il soit un sous-marin de Nicolas Sarkozy ?
Non. Tout ceci participe à la campagne de déstabilisation actuelle.

Ne seriez-vous pas le dindon de la farce si un pacte avait déjà été passé entre les deux hommes ?
J'ai confiance. Ce que nous voulons, c'est soit gagner, soit être dans un gouvernement de coalition avec un contrat de législature. Nous voulons devenir les gardiens d'un certain nombre de réformes que nous aurons défendues au premier tour ainsi que les garants d'une République irréprochable.

Vous pensez vraiment que, si Nicolas Sarkozy était réélu, il vous nommerait à nouveau ministre après les vacheries que vous avez dites de lui ?
Ce que je veux, c'est qu'il n'y ait pas de majorité sans les centristes. Il faut éviter de répéter les erreurs et les excès de ce quinquennat. On doit être le garde-fou contre la monarchie républicaine dans laquelle on vit.

Ah bon, parce qu'avec Nicolas Sarkozy on est en monarchie républicaine ?
Oui, c'est clair. Mais ça ne date pas de sa présidence uniquement.

"Les leaders égocentriques, j'ai déjà donné" avez-vous déclaré. Avec vous, François Bayrou en prend toujours pour son grade.
Bah !, on ne peut pas dire que la qualité première de François ce soit la modestie. Très franchement, ce n'est pas être vache de dire cela, c'est plutôt de la lucidité.

Et la taille de votre ego ?
Tout, sauf surdimensionné.

Bien sûr. Et l'ego de Jean-Louis Borloo ?
Normal. Vous savez, Borloo et moi sommes des gens normaux. D'ailleurs, avant même que François Hollande se déclare le "candidat normal", j'avais déjà eu l'idée de me présenter ainsi et je l'avais exprimée dans une interview publiée en janvier 2011.

Aux primaires socialistes, pour qui aimeriez-vous voter ?
François Hollande. Mais bien sûr je n'irai pas voter le 9 octobre.

Et pourquoi François Hollande ?
En cas de victoire de la gauche, une présidence Hollande serait moins grave pour la France que celle d'un ou d'une autre socialiste.

Signes particuliers :
A fondé le Nouveau Centre en mai 2007
Aimerait rencontrer Monica Belluci
Capable de s'endormir au moment où il veut, comme Chirac
Chasse à l'automne
Film préféré : Les Valseuses
Jamais de dessert
Craque pour le bourgogne blanc
A passé ses vacances en Grèce
Aime le contact avec la terre et la nature
Elève des chevaux
S'il était un arbre : un hêtre pourpre
Pas toujours de bonne humeur au réveil.

Propos recueillis par Florence Belkacem

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