Interview d'Hervé Morin dans l'Est-Eclair

Publié le par nouveaucentre11

Publié le lundi 11 février 2013 à 11H18 - Vu 28 fois


Troyes- L’ancien ministre est l’invité d’une conférence-débat organisée par la fédération auboise de l’Union des démocrates et indépendants

Vous venez rencontrer les militants aubois de l’UDI. Comment expliquez-vous le manque de notoriété de ce parti dans l’opinion publique ?
« C’est parce qu’on est tout neuf. Ce parti a tout juste six mois et il est vrai qu’on est confronté à un vrai problème d’identification. Pour autant, je voudrais rappeler que, sur de nombreux sujets, les centristes ont eu raison avant tout le monde. C’est vrai pour la Règle d’or, mais aussi pour la TVA sociale, dossiers repris par d’autres depuis. »

Mais alors, avez-vous souffert d’un défaut de communication ?
« On était divisé, et de fait, on a découragé nos électeurs. Mais aujourd’hui, on a construit la machine, il faut maintenant évoquer un véritable constat : on change de monde, on a besoin de politiques nouvelles dans ce pessimisme ambiant, et la France est en capacité de faire partie des zones de prospérité. »

Faut-il rétablir un vrai protectionnisme ?
« Le protectionnisme, c’est la mort d’une civilisation. Si c’est à l’échelle européenne, d’accord, mais pas comme règle de fonctionnement. »

Que pensez-vous des propos du gouvernement sur la compétitivité ?
« On prend les choses à l’envers. On a stigmatisé les richesses. Mais ce qui est scandaleux, ce n’est pas la richesse, c’est la pauvreté. »

Existe-t-il encore des tentations chez certains centristes de regarder vers le centre-gauche, voire vers la gauche ?
« Non et c’est ce qui nous différencie avec François Bayrou. C’est pourquoi nous allons définir une stratégie claire d’alliance, dans une relation équilibrée avec l’UMP. »

C’est difficile une telle relation avec l’UMP ?
« Oui, c’est difficile car nous sommes encore faibles. Mais son regard sur nous a quand même changé. »

Quelles peuvent être les perspectives de Jean-Louis Borloo, président de l’UDI : la mairie de Paris ?
« Paris, mais je crains que ce ne soit pas son choix. Et je le regrette. »

Et vous, regrettez-vous votre participation à la dernière élection présidentielle ?
« Pas du tout. Lors d’une telle élection, on apprend beaucoup. J’ai, pour ma part, découvert mes vrais amis. J’ai ainsi constitué une équipe avec des gens solides. »

S’agissant du Mali, la France aurait-elle dû attendre un soutien d’autres pays avant de s’engager dans ce conflit ?
« Il y avait urgence, c’était nécessaire. Pour autant, il y a eu deux mois durant lesquels la diplomatie française n’a pas fait son boulot. »

Faut-il commencer à quitter le Mali à partir de mars au risque de laisser des groupes islamistes revenir ?
« Nous avons obtenu un succès militaire, mais pas une victoire sur le long terme. Le succès sera de chasser les terroristes et de permettre l’engagement d’un processus politique et la reconstruction d’un État dans ce pays. »

En passant la main aux forces africaines ?
« J’ai un doute sur leur capacité. Il faudra un engagement européen. »

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la vie politique et des libertés en Tunisie ?
« Je mesure à l’aune de l’histoire de France que l’établissement de la démocratie est un long chemin. J’espère simplement que ce qui se passe actuellement n’est qu’une convulsion et pas le commencement d’un basculement du Maghreb vers le fondamentalisme. »

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