Nous reconstruisons la famille que François Bayrou a tuée
Hervé Morin avait sous-estimé l’intérêt qu’il suscite chez les notaires ! À l’occasion de leur 107e congrès qui s’achève ce soir à Cannes, le président du Nouveau Centre est venu dédicacer son livre hier. N’ayant prévu que quelques heures, il a été pris d’assaut mais a trouvé le temps de répondre aux questions de Nice-Matin.
Comme François Fillon lundi, êtes-vous venu vous assurer les bonnes grâces électorales des notaires ?
Non. Je suis venu dédicacer mon livre et apporter mon témoignage sur le rôle des notaires dans leur mission de sécurité juridique et de conseil patrimonial.
Qui vise votre livre, « Arrêtez de mépriser les Français ! » (éd. Flammarion) ?
Il ne s’adresse pas à quelqu’un en particulier mais à une construction qui amène nombre de compatriotes à se sentir ni respectés, ni reconnus. C’est l’idée de reconstruire une société dans laquelle on replace l’homme au cœur du système.
Accusez-vous le gouvernement actuel ?
Non. C’est un constat qui ne relève pas de 2007. Mais l’exercice du pouvoir a beaucoup entaché le bilan de la majorité. J’appelle à un pouvoir plus respectueux des Français. On a besoin de plus de sobriété dans la conduite des affaires, la dépense publique et les effets d’annonce.
Vous étiez pourtant ministre de ce gouvernement au moment où il a été le plus critiqué pour son manque de sobriété…
Le président de la République a dû lire mon livre car je constate qu’il fait des efforts aujourd’hui !
Quand et comment sera désigné le candidat centriste à l’élection présidentielle ?
Chaque composante de la Confédération des centres se déterminera à l’automne. Celui qui sera alors le mieux placé sera investi. Il n’y aura pas de guerre des ego. Nous reconstruisons la famille, ce n’est pas pour nous entre-déchirer dans les primaires.
Jean-Louis Borloo semble s’imposer aujourd’hui…
On verra à l’automne. L’opinion publique se construit très tardivement sur l’élection présidentielle.
Qu’est-ce qui vous distingue de Borloo ?
On partage les mêmes convictions mais on a des caractères différents.
Ça ne tient qu’à la personnalité ?
Une élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme avec les Français.
Que pensez-vous d’éventuels rapprochements entre Borloo, Villepin et Hulot ?
Le rassemblement d’une famille politique est une alliance d’idées et non d’intérêts personnels. On a des points communs évidents avec Nicolas Hulot. J’ai moins la certitude que le maurassien jacobin Dominique de Villepin soit proche des convictions centristes.
La Confédération des centres ressuscite-t-elle l’UDF ?
Nous reconstruisons en effet la famille que François Bayrou a tuée.
Bayrou est-il le bienvenu ?
Faut-il encore que Français Bayrou se situe politiquement. Nous, nous savons dans quelle alliance nous sommes : avec un parti de droite.
Quel impact aura l’affaire Strauss-Kahn sur la présidentielle ?
Il sera lourd pour le Parti socialiste parce que beaucoup de Français vont se demander comment le PS pouvait désigner un homme dont tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire qu’il avait des défauts. Ça sera difficile pour les socialistes de nous parler de l’indécence des riches quand celui qu’ils voulaient mettre à la tête de l’État loue une maison à 50 000 dollars par mois !
Cette affaire a exacerbé le débat sur les mœurs en politique. Qu’en pensez-vous ?
Il y a en politique le même nombre de malades qu’ailleurs ! Les comportements déviants relevant du droit pénal doivent être jugés, pour le reste, laissons aux politiques le droit de mener la même vie que tous les Français.