Un article de Métro : L'UDI a déjà la grosse tête
Créé 21-10-2012 17:28 | Mis à jour 21-10-2012 22:39
POLITIQUE. Jean-Louis Borloo a lancé dimanche en fanfare son nouveau parti, l'UDI. Le nouveau "grand patron" du centre affiche l'ambition de faire de sa formation politique, héritière de l'ex-UDF, "le premier parti de France".
Balayées, les guéguerres d'antan. Cette fois, c'est promis, le centre droit s'unit, et il s'appelle UDI (Union des démocrates indépendants). Le parti de Jean-Louis Borloo, qui siège déjà à l'Assemblée nationale, a tenu dimanche sa première réunion publique, devant près de 3000 personnes à la Mutualité de Paris. "Cette fois, c'est pour de vrai", a lancé, sans cacher son plaisir, Jean-Louis Borloo, désigné officiellement comme le patron du parti.
Poignées de mains chaleureuses, embrassades et tout sourire, les cadres du parti ont affiché l'unité. Aux côtés de Jean-Louis Borloo, les députés Yves Jégo (Parti radical), Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre), ou encore l'ancienne ministre Rama Yade. Soutien de poids : l'ancienne ministre des Sports de Nicolas Sarkozy, Chantal Jouanno, a annoncé dimanche son ralliement au parti. Même Hervé Morin, ancien rival de l'ex-ministre de l'Ecologie pour la tête du centre, était présent. Il n'a d'ailleurs pas lésiné sur les salamalecs. "Jean-Louis est l'homme de la situation", clame aujourd'hui l'ancien ministre de la Défense. Autre alliée de poids, la femme préférée des Français, l'académicienne Simone Veil, était venue apporter son soutien.
Un message vidéo de VGE
En réunissant sous sa bannière la quasi-totalité des parlementaires centristes, Jean-Louis Borloo semble avoir remporté son OPA sur le centre. Avec ses soixante parlementaires et environ 50 000 adhérents, l'UDI éclipse largement le MoDem de François Bayrou, avec ses deux députés. Prêt pour mener la bataille dans l'hémicycle, l’UDI, décrète son patron, est vouée à devenir "le premier parti de France". On en oublierait presque qu'en juin 2011, les mêmes cadres centristes lançaient en grande pompe l'Ares (Alliance républicaine écologique et sociale) qui unissait (déjà) la grande famille du centre et devait conduire Jean-Louis Borloo à la présidentielle. En vain.
"L'UDI va sauver notre pays", a fait valoir ce dernier dimanche depuis la tribune violette, le code couleur du parti, hier. Tout aussi emballé, Hervé Morin : "L'UDI va devenir la première force politique, comme l'était l'UDF au début des années 1990", prédit Hervé Morin. Car tout le monde s'accorde à le dire : l'UDI, c'est la nouvelle UDF. Borloo le dit lui-même : "L'UDI, c'est l'UDF du XXIe siècle". Le nouveau parti centriste entend ainsi capter l'héritage idéologique de l'ancien grand parti de centre droit et se prend à rêver d'un destin présidentiel. Tout un symbole, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, dont le fils Louis était dans la salle, a d'ailleurs adressé un message vidéo de soutien à l'UDI. Devant un public comblé.